Gainsbourg, vie héroïque (un Conte de Joann Sfar)Gaumont Wilson, samedi soir, séance de 19h20. Salle archi comble pour ce biopic consacré à une icône nationale : Serge Gainsbourg.
Ma première surprise a été de constater la présence de nombreux jeunes, voire très jeunes gens présents à cette séance. J'avais 3 ans et quelques mois lorsque Serge Gainsbourg a tiré sa révérence, après une longue descente aux enfers (alcool, dérapages télévisés, popularité en déclin...). Les jeunes de ma génération ont donc très peu connu l'artiste, en tout cas pas dans ses meilleures années. Les raisons de son succès auprès de certains jeunes et des milieux artistiques sont simples : textes intemporels, modernité de sa musique, provocation et subversion, ambiguïté et complexité du personnage.
Parlons maintenant du film en lui-même. Pour notre plus grand bonheur, Joann Sfar a su éviter les écueils du biopic exhaustif. Les documentaires hommages, nombreux, ont rempli cet office d'exhaustivité. Le réalisateur a donc pu prendre quelques libertés et laisser parler son imagination de cinéaste. On croit par moment voir un conte. L'acteur principal, Eric Elmosino, est très crédible dans son interprétation de SG, et l'ensemble des acteurs joue bien. Seul le personnage de Brigitte Bardot est à mon sens un peu bancal. Joann Sfar surprend à nouveau avec la bande originale du film. Là où on aurait pu attendre une sorte de compile Best Of de Gainsbourg, Sfar livre des chansons retravaillées, des versions alternatives, chantées par les acteurs eux-mêmes. C'est pour moi l'un des points forts du film.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas complètement objectif quand il s'agit de Serge Gainsbourg, mais je peux quand même vous recommander en toute honnêteté d'aller voir ce film, Gainsbourg, vie héroïque.
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